Quand j’entends certains politiques prétendre que la victoire de Macron est celle d’une révolution politique, j’ai envie de m’arracher les cheveux. Ces gens-là n’ont à l’évidence rien compris. Macron n’a pas gagné pour ses idées : il n’a fait que profiter d’une situation de délabrement de la classe politique. Car quantité d’électeurs ont voté pour lui plus par défaut qu’autre chose ! A preuve : il y a peu, je suis allé à Berlin pour un colloque où j’en ai discuté avec quelques participants. Et pas mal avaient tout comme moi l’intention de voter pour Macron. Qui plus est, plus ou moins pour les mêmes motifs que les miens ! Tout d’abord, pour faire barrage à Fillon. L’ex-premier ministre a montré sa face véritable tout au long de cette campagne. Ce ne sont pas les affaires qui l’ont ruiné, à mon sens : c’est sa personnalité. Avec ses réactions complotistes et populistes, il a révélé quel type d’homme il était vraiment : un homme parfaitement despotique dans l’adversité, incapable d’écouter son entourage. Cet homme a agi contre les intérêts de son parti tout du long, et continue, aujourd’hui encore, à penser qu’on lui a volé son élection : alors que c’est lui seul qui se l’est volée !
Ensuite, il ne faut pas sous-estimer l’importance du vote utile, qui a fortement joué : pas mal de mes collègues souhaitaient empêcher la victoire de l’extrême-droite. Pour ne pas terminer comme les anglais, dont beaucoup ne mesurent pas encore l’impact de leur Brexit. Il a donc fallu éliminer d’emblée les candidats les moins favorisés : la droite, détruite par un candidat faisant l’autruche ; et la gauche, fragmentée comme jamais dans son histoire.
En vérité nombre d’électeurs, au nombre desquels je suis, ne souscrivent pas le moins du monde au programme économique d’EM. L’homme est tout de même dans la continuité de François Hollande, qui a la côte de popularité qu’on lui connaît : ce qui n’est pas franchement rassurant quant à l’avenir. La seule idée qui me séduit chez Macron, finalement, c’est l’idée qu’il se fait de l’Europe. A une période où cette idée est discutée et critiquée de chaque côté de l’hémicycle, il était impératif que le futur président français défende sans ambiguités les prétentions européennes.
Sinon, ce colloque m’a permis de souffler un peu et m’a fait du bien : les animations étaient vraiment excellentes. Voilà l’agence qui nous l’a mijoté, si vous voulez jeter un coup d’oeil. Davantage d’information sur l’organisation de séminaire à Berlin en surfant sur le site de l’organisateur.
La philosophie économique
Le choix des mots : comment appeler l’interaction entre philosophie et économie ? V. Y a-t-il une tradition francophone en philosophie économique ? V.1. Des traditions distinctes en philosophie économique ? I.1. Le principe d’utilité : une conception publique de la justice ? Chapitre 2 « L’économie du bien-être est morte. » Vive l’économie du bien-être ! Chapitre 3 Économie de l’égalitarisme libéral. III.2. …ou égalisation de la « liberté réelle » de chacun ? IV.1. L’économie du principe de différence : suite et fin ? I. La justice entre générations fait-elle sens ? II. Quelles obligations avons-nous à l’égard des générations futures ? III. Comment mettre en œuvre la justice intergénérationnelle ? II.1. Pourquoi évaluer l’environnement ? Introduction. Entre observation méthodique et analyse conceptuelle : une opposition ? I.1. Les conceptions épistémologiques concernant les modèles scientifiques et analyse conceptuelle : une opposition ? II.2.3. Quelle est l’interprétation dominante de la théorie ordinaliste ? II.3.1. En quel sens peut-on « se passer » d’une utilité cardinale ? III.4.2. Quel usage faire de la TPR ? I. Des agents rationnels, mais en quel sens ? VI. Que reste-t-il de la rationalité en économie évolutionniste ? I.1. Efficacité ou efficience ? IV.1. Un énoncé performatif ? La position de ceux qui demandent l’accueil des réfugiés n’est pas seulement fondée sur des images ou sur l’émotion. Elle est, tout autant, appuyée par des analyses «précises, argumentées, savantes». Onfray se lance ensuite dans une diatribe contre ceux qui taxent de «réactionnaires» la géostratégie, la démographie et l’histoire. Mais qui sont ces procureurs ? Nul ne le sait. Qui a qualifié la démographie ou l’histoire de «réactionnaire» ? Ni Libération, ni le Monde, ni la Croix, ni France 2, ni France Inter, ni aucune radio connue, qui diffusent souvent, de surcroît, des émissions historiques de bonne qualité. Y a-t-il une citation, un document, un article, qui vienne à l’appui de cette affirmation ? Dans un procédé bien connu, Onfray attribue à des adversaires qu’il ne nomme pas des propos idiots qu’ils n’ont pas tenus et qu’il lui est ensuite d’autant plus facile de réfuter. Les polémistes usent souvent de cet artifice, destiné à se donner le rôle avantageux de celui qui revient au bon sens et à l’intelligence face à la stupidité dogmatique de ses adversaires. Est-il possible de réagir à l’actualité chaude en conservant le recul de la philosophie? Pourquoi le philosophe n’aurait-il pas les qualités de l’urgentiste, du chirurgien de guerre, du secouriste sur les lieux d’un accident ? Oui, absolument. Pourquoi le philosophe n’aurait-il pas les qualités de l’urgentiste, du chirurgien de guerre, du secouriste sur les lieux d’un accident? Et puis il est drôle qu’on se demande si un philosophe peut penser à chaud quand le moindre quidam commente la moindre actualité en ne s’autorisant que de lui! Ou qu’on permet au journaliste de réagir à chaud. Si le philosophe a derrière lui un travail de réflexion sur les sujets sur lesquels il s’exprime, il est habilité à parler. La rentrée télé est dominée par le face-à-face entre Yann Barthès et Cyril Hanouna. Que cela vous inspire-t-il? Les médias parlent des médias, c’est leur affaire. Il y a plus important à penser, me semble-t-il. Dans les colonnes du Figaro, vous déclariez: «Vouloir ressembler à Serge Reggiani ou à Yves Montand, c’est tout de même moins déshonorant que vouloir ressembler à Cyril Hanouna! Vous connaissez ce proverbe chinois : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt». Nous commençons de façon expérimentale. Il n’existe aucune WebTV de ce type à cette heure me dit-on. On a annoncé sur France Culture que « Michel Onfray lançait son web média… comme Soral et Dieudonné ». Ce qui renseigne sur le degré de perfidie … du service public ! Ce projet s’inscrit-il en réaction au système médiatique actuel? Celui-ci est-il trop uniforme? Oui, bien sûr. Le système médiatique est aujourd’hui digne des systèmes les plus idéologiquement intolérants. Vous avez déclaré souhaiter «reprendre en main de façon libertaire et non libérale l’information». Les médias véhiculent-ils une idéologie dominante? L’idéologie dominante ne sépare plus la droite de la gauche, mais les libéraux d’État de droite et de gauche. Oui, bien sûr. Du moins les médias de masse et la totalité du service public qui est franchement à la botte du pouvoir d’État. Bientôt, le risque pour un voyageur d’oublier sa valise ou de se la faire voler sera quasiment nul, grâce à des notifications reçues sur son smartphone si quelqu’un tente de l’ouvrir. Encore un acronyme, un de plus, inventé par IATA, l’Association internationale du transport aérien : la “NDC” ou New Distribution Capability (Nouvelle Capacité de Distribution). Ce nouveau programme vise à moderniser la présentation de l’offre de services d’une compagnie aérienne auprès des agences de voyages. Ce qui permet à l’agence de proposer au client un vrai produit à la carte et d’effectuer des comparaisons linéaires entre compagnies. “La NDC est une évolution pro-consommateur, un véritable bond dans l’innovation. La NDC va donc permettre de proposer l’offre et la tarification des compagnies aériennes de manière transparente. Selon une enquête IATA, plus de 75 % des passagers plébiscitent ce système pour la clarté de comparaison des prix et des vols, ainsi que dans la construction du tarif aérien (tarif et taxes par exemple). En outre, 68 % des voyageurs apprécieraient également d’être informés par leurs agences d’options de services supplémentaires avant le vol. 70 % d’entre eux avoueraient même être tentés d’acheter ses services optionnels s’ils obtiennent les informations nécessaires. C’est ainsi qu’on apprend à penser à l’Ecole normale supérieure! Censurons ces Gilets jaunes à la télévision, demandons à France-Culture comment on s’y prend pour interdire de parole sur les radios du service public, et faisons taire cette racaille populiste, crypto-fasciste, lepeniste, vichyste, pétainiste, nazie -ne nous interdisons rien! Que BHL soutienne Macron, il n’y a rien là que de très normal. Avec Stéphane Bern et les Bogdanoff, Line Renaud et Philippe Besson, ce qui se faisait de mieux chacun dans son domaine a offert ses courbettes au Prince. Il y en eut de plus malins qui vinrent manger la soupe payée par le contribuable à Bercy, qui servait à préparer la présidentielle. Enfin, que BHL soutienne “la fiscalité écolo”, comme son ami Cohn-Bendit, n’est pas non plus étonnant: il reprend l’élément de langage qui voudrait que ces taxes aillent à la fiscalité verte alors qu’elles vont majoritairement dans les caisses de l’Etat. Pour salir les Gilets jaunes, des journalistes et des éditorialistes affirment qu’ils refusent la fiscalité, qu’ils sont contre les taxes, qu’ils refusent les impôts, qu’ils rechignent à payer des taxes écologiques. On peut lire en effet dans L’Obs (5 juillet 2017): “J’ai trop de maisons dans le monde”: Bernard-Henri Lévy se résout à vendre une de ses villas pour 6 millions d’euros. Lisons cet article: “Trop d’argent, pas assez de temps. Il devient en 1995 directeur de cabinet de Tony Dreyfus, alors maire du 10e arrondissement de Paris. Christophe Castaner se présente en 2001 à la mairie de Forcalquier. Il gagne face au maire sortant, Pierre Delmar (RPR). ]. Le 11 avril 2014, son vice-président, Pierre Garcin, lui succède à la présidence de la communauté de communes de Forcalquier et montagne de Lure. ] mais reste conseiller municipal de cette ville. En 2004, alors élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), il se voit confier par le président Michel Vauzelle la délégation de l’aménagement des territoires. Pour la première fois, cette importante responsabilité échoit à un « alpin » , qui plus est, le plus jeune des vice-présidents de la région PACA. Il est réélu en 2010 et chargé d’une nouvelle délégation : emploi, économie, enseignement supérieur et innovation. En février 2015, les adhérents socialistes désignent Christophe Castaner comme tête de liste pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, face à Patrick Allemand et Elsa di Méo. Au contraire, un contrat léonin a toutes les chances d’être imposé par une des parties à l’autre, ce qui est contraire au principe fondateur du libéralisme. D’ailleurs, toute personne de bonne foi possédant une culture minimale en philosophie politique conviendra que libéral et autocratique sont des termes antinomiques. En regardant le fond au lieu de s’arrêter aux mots, on voit que Michel Onfray défend une position typiquement libérale, tout en utilisant le terme libéral pour désigner le contraire du libéralisme, qu’il préfère appeler libertaire. Un sommet dans la confusion et le n’importe quoi ! Je défends une autogestion girondine qui suppose que le pouvoir soit exercé directement en assemblées par les citoyens, sans passage par une figure providentielle. Le libéralisme est une application complète de ce principe, où chaque individu-citoyen, pour ce qui le concerne lui et lui seul, exerce le pouvoir à son propre niveau sans qu’une quelconque assemblée lui dicte sa conduite. En matière collective, il peut adhérer librement à des associations qui visent les buts que lui-même se propose.